Retour sur l'Assemblée Générale 2019

Retour sur l'Assemblée Générale 2019

Le jeudi 19 décembre 2019, à l'occasion des assemblées générales à Micropolis et des 10 ans de GEN'IAtest, les délégués ont voté la fusion entre GEN'IAtest et Haute-Saône Conseil Élevage.

Les tables rondes autour des 10 ans de GEN'IAtest ont été riches en échanges. Au programme : 4 tables rondes avec pour chacune d’entre elles 4 intervenants, un thème spécifique et, 2 à 3 interviewés vidéos, le tout animé par Jean Charles CATTEAU.

Pour commencer, une table ronde autour de la création de GEN’IAtest a permis à Denis CLEMENT, premier président, d’évoquer les motivations de la création de la coopérative il y a 10 ans et les innovations technologiques de rupture qui arrivaient à la même période. « Avec l’arrivée de la SAM et du laboratoire de sexage à Roulans, il était primordial de créer une force commune » a-t-il déclaré.



Les autres acteurs et invités de cette table : Jean-Noël SAINTOT, Jean-Paul BOUVERESSE et Mickaël MULHMATER ont partagé leurs vécus et expériences concernant cette création.

Jean-Paul BOUVERESSE, administrateur de GEN’IAtest, élu de la Chambre d’Agriculture du Doubs et du Territoire de Belfort et éleveur dans le Doubs, a énoncé les facteurs clés de réussite : la maturité et les discussions autour d’un nouveau contexte (la libéralisation en agriculture, le désengagement financier de l’Etat et les ruptures technologiques ). Il a également souligné que ce projet avait été validé par l’adhésion collective basée sur la confiance et les valeurs coopératives :l’équité des services et le respect de tous. "Il y a trois réussites autour de cette création : la première est l’entente entre les administrateurs ; la seconde, le développement de l'emploi et des compétences ; la troisième, l'innovation  technologique (laboratoire de sexage, IA Profonde, station de donneuses, programme geniavantages et plus récemment le parage).  Un bilan globalement positif pour les éleveurs, le personnel et l’entreprise » a-t-il affirmé.

Jean-Noël SAINTOT, président de GEN’IAtest, a également évoqué l’équité « les représentants sont nombreux : avoir 48 administrateurs de région et un Conseil d’Administration de 16 personnes permet une large représentation des territoires et une grande diversité ». Il a aussi appuyé le fait qu’il y a une culture de l’innovation forte chez les éleveurs de la région et que c’est une réelle fierté !

Mickaël MULHMATER, élu de la Chambre d'Agriculture (70), président de la FDPL, ancien président des JA et éleveur en GAEC, lui, exprime l'importance de garder l'esprit coopératif et son attachement aux services rendus à tous les éleveurs . "Quand le service est très bon et que l'offre variée répond à l'ensemble des adhérents, nous ne pouvons que nous en féliciter". 

La deuxième table ronde s’articulait autour des services et des innovations. Benoit HUMBERT, premier salarié GEN’IAtest a rappelé comment il avait été recruté et ce qu' a été son évulotion  au sein de la coopérative . Puis, via une vidéo Clémence LANOIS, technicienne d’insémination spécialisée reproduction et biotechnologie sur le groupe du  Russey, a évoqué les raisons pour lesquelles elle avait rejoint GEN’IAtest et développé son parcours professionnel et les compétences acquises . Enfin, Héloïse WICKY, technicienne génétique et monitoring, a détaillé sa participation à la mise en place de nouveaux services dans le domaine de la reproduction et des outils de monitoring.



Autour de cette seconde table, Christophe JACQUIN, Christelle KOENIG, Marian JOURNOT et Michel CÊTRE étaient les invités.

Michel CÊTRE, vice-président d’ALLICE, a expliqué le rôle d’ALLICE dans l'appui aux coopératives et les travaux de fond conduits par la fédération pour les éleveurs dans la recheche avant la mise en place des innovations sur le terrain. .
Christelle KOENIG, éleveuse en GAEC dans le territoire de Belfort, a cité les différents services utilisés au quotidien : le détecteur de chaleur depuis 2011, l’indexation génomique et GENERATIONS.
Lors de sa prise de parole, Marian JOURNOT éleveur en GAEC dans le Doubs, souligne avoir accueilli GENERATIONS avec enthousiasme et « avoir trouvé le bon moyen de cibler les taureaux idéaux dans notre système d’exploitation ». Selon lui, GENERATIONS permet aussi, avec l’intervention du technicien de se recentrer autour de l’appréciation des vaches et d’en discuter avec un autre regard.

Christophe JACQUIN, vice-président de GEN’IAtest, a expliqué le processus pour créer de nouveaux services. « Plusieurs instances travaillent autour des nouveaux services : le COS avec tous les administrateurs, le Conseil d’Administration, le Bureau et les commissions spécialisées ». Il  a cité l’exemple du parage : "l’analyse d’une lacune autour des remontées de données et du manque de pareur a été faite en amont. Cette analyse a été évoquée lors du COS. Puis, ce projet a été validé lors du Conseil d’Administration. Ensuite, les pareurs ont été recrutés et le matériel choisi. Enfin, une commission marketing s’est penchée sur l’offre de service qui est aujourd'hui proposée ".

La troisième table ronde avait pour thème : le travail en filière Montbéliarde. Guilhem BROUZES, responsable filière export animaux GEN’IAtest, Coopex et FCE, et Christophe JACQUIN, président de Franche-Comté Elevage, se sont exprimés dans une vidéo.

L’activité export d’animaux a connu un développement important en 10 ans, Guilhem BROUZES a mentionné le travail autour de trois axes principaux pour augmenter l’activité : le premier est la vente export avec COOPEX, le second les investissements réalisés dans les centres d’allotements et le troisième les ressources humaines. « Notre croissance a été possible grâce à une équipe composée de femmes et d’hommes extrêmement motivés et consciencieux ». Guilhem BROUZES a aussi développé les enjeux pour demain : le besoin d’animaux vaccinés FCO, le renforcement des équipes commerciales, la mise à disposition de compétences techniques pour accompagner les éleveurs et l’adaptation aux nouvelles exigences sociétales et au bien-être animal.

Christophe JACQUIN a quant à lui, évoqué le partenariat entre GEN’IAtest et Franche-Comté Elevage, autour de la mise à disposition du personnel, du ramassage d’animaux, la gestion des marchés export et également, le partenariat financier dans la SCI abattoir de Besançon.



Les invités de cette troisième table étaient Hervé BOLE, Etienne TONNOT, Christian MOREL et Tristan GAIFFE. Tristan GAIFFE, directeur général d’UMOTEST, a rappelé que la dynamique de la filière montbéliarde s’est construite autour de la mise en commun de moyens collectivement. Ce sont les éleveurs avec la coopérative qui ont mis ensemble des moyens pour mener un projet spécialisé autour de la race montbéliarde. « Initialement, l’objectif était d’exporter 5000 génisses. Aujourd’hui, nous sommes quasiment au double".

"Les résultats réalisés par Coopex sont redistribués aux coopérative, à GEN'IAtest ils sont dotés dans le programme geniavantages et donc la ristourne pour les éleveurs par geniavantages est assez conséquente » déclare Hervé BOLE, vice-président de GEN’IAtest. Selon lui, l’élevage de génisses est un atelier qui n’est pas en concurrence avec les autres productions de l’élevage. Il permet au niveau local d'assoir une activité, amener de la richesse et sécuriser le renouvellement.

Pour Christian MOREL, vice-président de Terre Comtoise, GEN’IAtest a la même ambition que Terre Comtoise : créer de la richesse, apporter de la valeur ajoutée aux adhérents et répondre à une demande de proximité, tout en conservant le centre de décisions sur le territoire.

Selon Etienne TONNOT, administrateur et éleveur en Haute Saône, « l'atelier génisses export est un atelier à part entière sur notre exploitation, on élève 80 génisses/an.  J’aime réaliser cette production. C’est un vrai levier de sélection mais aussi de performance économique, sur les 2 dernières années nous avons vendu une petite quarantaine de génisses à l’export pour un chiffre d’affaires de près de 47 000 euros », il ajoute également se retrouver pleinement dans le programme geniavantages avec ce volet export qui lui " rapporte une plus-value de 50 euros par génisse vendue ".

Tristan GAIFFE a annoncé les différentes perspectives en matière d’export. « L’objectif au-delà de trouver des débouchés aux animaux et d'en assurer la pérennité aux éleveurs qui en ont fait une spécialisation, est d’assumer les risques pour la filière : le risque sanitaire, le risque financier, le risque politique. Et de préparer l’avenir et les prochaines innovations ».

La dernière table ronde avait pour thème la fusion avec Haute-Saône Conseil Elevage. Pour introduire ce thème, une vidéo sur l’évolution de Haute-Saône Conseil Elevage avec pour intervenants Philippe GROSPERRIN, directeur HSCEL de 2014 à 2019, qui a été à la mise en œuvre d’un profond changement dans les services apportés à HSCEL .Il a expliqué comment s’était faite cette mutation. Louise BERTOLINI, conseillère d’élevage à HSCEL, a cité les apports du conseil en décalé dans son métier de « conseil » et les différents besoins qui ont émergé ensuite. Puis, Nicolas MAUFFREY, administrateur et membre du bureau de HSCEL, a mis en avant les raisons qui ont amené le Conseil d’Administration à s’engager dans la modernisation des services dès 2013. Il a aussi partagé la perception de ces nouveaux services par les adhérents.



Les invités de cette dernière table ronde étaient Regis BREPSON, Jean-Noël SAINTOT, Michel CÊTRE et Sylvain MARMIER. Régis BREPSON, président de HSCEL, déclarait « HSCEL a pris un gros virage aujourd’hui. Né d’une réflexion de 2014 avec la création d’une structure commune avec GEN’IAtest et CEL 25/90 : le GEC. On travaillait des thèmes techniques et au fur et à mesure des années, le projet de fusion est né. On s’est rapproché de GEN’IAtest pour donner le meilleur de ce qu’on peut proposer à nos adhérents et unir nos forces, nos moyens humains et techniques, pour éviter les doublons et être efficace sur tout le territoire ». Pour Jean-Noël SAINTOT, un pas vient d’être marqué avec la fusion HSCEL qui va donner des atouts supplémentaires notamment un élargissement des compétences.

Michel CÊTRE déclare « j’ai l’habitude de dire que le contrôle de performances et les coopératives d’insémination ou entreprises de sélection, c’est 90% du modèle économique de la génétique. Il parait donc logique que ces deux types d'entités se rapprochent tout comme nos fédérations nationales ».

La fusion est-elle est un atout pour demain ? « Aujourd’hui, on ne se limite plus à la qualité ou quantité du lait, on va plus loin dans l'accompagnement économique des éleveurs » déclara Régis BREPSON. Ce projet est-il cohérent ? Pour Sylvain MARMIER, vice-président de la caisse régionale de crédit agricole de Franche-Comté, « le futur n’est pas la continuité du présent, mais cela permet une permanente remise en question ».
« Vouloir rassembler des services pour essayer de réduire les coûts du back-office pour aller vers deux enjeux majeurs : un service de qualité aux éleveurs et une expertise haut de gamme au service des éleveurs me paraissent une ambition importante ».

Enfin, « Une fusion n’est pas seulement rapprocher les entreprises pour en faire une plus grosse et réaliser des économies d’échelle. C’est une aventure humaine : la réunion de savoir-faire et de cultures d’entreprise différentes. Une fusion doit forcément s’opérer autour d’un projet commun » « Répondre demain aux attentes des nouvelles générations : pour cela, il faut réussir notre mutation, faire notre révolution pour adapter le service aux constantes de l’environnement qu’elles soient techniques et environnementales, mais aussi sociétales » a déclaré Jean-Noël SAINTOT.

Différents enjeux : sociétaux, économiques et financiers, climatiques, humains ont été mis en avant autour de ces tables rondes. Des thèmes liés à l’actualité mais aussi à l’avenir dont les responsables de la coopérative fusionnée ont pris acte pour faire de cette fusion la réussite de demain.